Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le pays imaginaire de Defy
31 mai 2006

9 juin 2004 - Premiers pas sur la Terre des Hommes

marquises_map Dernier levé de soleil avant l’arrivée. C’est un mélange étrange de sentiment. Avoir à la fois terriblement envie que ça s’arrête et en même temps conscience que c’est la fin de cette extraordinaire traversée que j’avais tant rêvé. Lorsque je fais à nouveau face à la proue d’Aramis, je découvre la Terre. Premier relief depuis notre départ des Galápagos, Motane se dresse dans la lueur rosée de ce petit matin. C’est magique. Terre, enfin ! Je réveille les autres. Nous sommes tous émus. Les reliefs sont impressionnants. La terre est plissée, torturée comme celle des calderas volcaniques des Galápagos, mais la végétation est incroyablement luxuriante. Les vallées sont couvertes de cocotiers dont le feuillage vert émeraude étincelle sous le soleil. terre Alors que nous approchons d’Atuona, le port au Sud de l’île, je prépare des crêpes et on fait pêter le champagne. Je ne me lasse pas de ces reliefs. 21 jours de bleu horizontal… 21 jours sans autres bruits que celui du vent, ceux du bateau et de mes nuisibles colocataires… 21 jours sans odeurs de terre. Les sens en éveil, je capte chaque effluve, j’imprime mes rétines de chaque nuance chromatique. On approche. On affale la grand-voile pour la toute dernière fois car c’est une évidence pour moi : Aramis, je le quitte ici. Michel est à la barre. A la table à carte, je repère l’entrée et lui indique les dangers à éviter. Nous pénétrons dans le petit port d’Atuona. On s’apprête à opérer un 180° afin de placer Aramis face à la houle (face au large) et là, surprise… La barre est bloquée. Le safran n’a plus qu’une amplitude ridicule. En jouant avec le moteur, nous réussissons à effectuer le demi-tour dans le peu d’espace que nous avons. Je vais à l’avant pour libérer le mouillage, mais lorsque j’appuie sur le bouton de la zapette commandant le guindeau (mécanisme permettant de monter et descendre l’ancre), rien ne se passe. C’est le double effet kiss cool. Abandonnant l’électronique et armée d’une manivelle de winch, je libère la poupée. L’ancre disparaît enfin dans l’eau trouble du port d’Atuona. Le sable noir du fond ne nous permet pas de repérer sa position. Nous laissons trois fois la hauteur d’eau en longueur de chaîne afin d’être sûr de ne pas déraper et laissons Aramis se positionner entre ses petits camarades de trans-pacifique. Nos voisins saluent notre arrivée à grands coups de corne de brume. port Le sourire aux lèvres, je gonfle l’annexe et l’équipe du moteur. Je n’ai qu’une hâte, poser enfin le pied sur la terre ferme, sur la terre des Marquises, cette terre que son peuple appelle La Terre des Hommes. Mes premiers pas sont maladroits. J’ai toujours été sujette au fameux mal de terre, mais là, c’est à peine si je tiens encore debout. Le sol se meut sous mes pieds. Michel et Patrick ne sont pas bien plus assurés mais nous avons tous trois le sourire au lèvres. Vaille que vaille, nous l’avons fait. Nous avons traversé le Pacifique !

Marquises, Hiva Oa, Port d'Atuona, 09° 49' S - 139° 02' W

Publicité
Commentaires
D
Etre là et vivre cette expérience.<br /> Je t'envie, c'est magnifique...
D
Etre là et vivre cette expérience.<br /> Je t'envie, c'est magnifique...
Le pays imaginaire de Defy
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité