9 mars 2006
31 mai 2004 – Quand Flipper rencontre Bénabar
Aujourd’hui, j’ai eu un monstrueux coup de cafard... Ironie du sort après les avoir exterminés.
Michel et Patrick se sont encore engueulés. Ce proprio est un tyran et le p’tit vieux un sournois.
Michel a mis au point la version nautique de la torture de la goutte d’eau.
Patrick dort juste au-dessus du groupe électrogène. Or, puisque nous naviguons exclusivement à la voile et que nous n’avons pas de panneaux solaires, nous n’avons d’autre solution pour alimenter les batteries que de brancher ce groupe une heure par jour. Michel allume donc systématiquement le groupe au moment où Patrick fait la sieste.
Il a aussi décidé que le petit déj. devait être prit en commun, les repas étant des moments privilégiés de partage et d’échange. Il met donc l’eau à chauffer dans la bouilloire et la laisse siffler jusqu’à ce que l’ensemble de son équipage soit rassemblé dans le carré auprès de l’autorité suprême à bord : lui-même.
Mais là, j’y ai mis le holà.
Je venais de faire le quart minuit-trois heures. Je suis sortie de ma cabine, fumasse d’avoir été réveillé, je me suis saisie de l’affreuse et je suis sortie en quatrième vitesse dans le cockpit. Le bras tendu au-dessus du Pacifique, j’ai grogné à Michel : « tu te passe de moi le matin au p’tit déj, ou tu te passe de thé ! ».
Ben, on a plus été emmerdé !
J’ai pleuré pendant plus d’une heure assise sur le balcon avant. Là, assise avec les pieds dans le vide, tournant le dos au bateau et à ces deux cons (parce que n’oublions pas que Patrick est un sale con), j’ai laissé s’écouler mes peines et mes rancoeurs. Et j’ai pris la décision de débarquer aux Marquises. Bénabar m’a accompagné, et quand le CD s’est terminé, j’ai vu apparaître dans l’étrave un, puis deux, puis des dizaines de marsouins. Ils nous ont accompagné jusqu’au couché du soleil.
Je me suis dit qu’ils étaient venus pour moi… Pour me consoler.
Pacifique, entre les Galápagos et les Marquises, 07° 18' S - 117° 24' W
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